Bienvenue!

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Je m’imaginais déjà à braver les éléments. A chevaucher une Loire à l’apogée de sa puissance. Un fleuve déchaîné par les soubresauts de l’hiver. Des crues dévastatrices charriant des arbres, des plaques de glace et des villages. Des vents à l’horizontale, un froid titanesque et partout des ours blancs cyclophiles. Il n’en fut rien. Pour cette fin décembre des conditions d’automne.

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Donc pour qui se préparerait aux pires conditions de l’Islande, passez votre chemin. Ici il n’y a que calme, beauté et douceur. Et la force tranquille de la Loire.

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Trajet

Les bords de Loire de la mer (Saint-Nazaire) à la source (dans le Vaucluse). Pour cette première partie, c’est de Saint-Nazaire à Orléans. 450 kilomètres en 4 étapes.

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Terrain

La Loire ayant tendance à sortir souvent de son lit, des levées (des sortes de digues) ont été érigées. En haut de la levée une piste ou un peu d’asphalte. C’est ça 1/3 du temps. Le deuxième tiers c’est de la piste cyclable environ 20 kilomètres avant et après chaque ville de taille moyenne (celles où il y a au moins deux boulangeries).

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Le troisième tiers c’est quand on risquerait de croiser des voitures : dans ce cas, le chemin se contorsionne pour éviter les départementales et tire des bords pour passer par des petites routes de campagne qui souvent relient les fermes entre elles, et sont mi-asphalte mi-terre.

Les chemins étaient secs à cette période.

Loire

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Ouh le beau fleuve bien paisible, beau, naturel. Des milliers d’oiseaux (avec une rencontre mémorable de nuit avec un Tapon, dont il se souvient certainement aussi bien que moi), des biches et des dizaines de castors (par troupeaux entiers!).

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J’ai toujours adoré ce fleuve. Pour avoir grandi à ses côtés, pour m’y être baigné, pour avoir passé les week-ends sur ses plages de sable fin, pour avoir fait du kayak dessus. Belles retrouvailles. La Loire est reconnaissable d’entre tous les fleuves, et différente à chaque virage. A moindre échelle ça donne l’impression de visiter une exoplanète jumelle de la terre. Un soupçon de dépaysement. Je la connaissais sur 14 kilomètres. Maintenant je la connais sur 450.

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Conditions

Le vent a soufflé à 15 km/h sur l’œil droit les deux premiers jours (NDLR : un vent de sud-est), puis pleine face le troisième et de dos le quatrième. Pas une goutte de pluie. Température de 10-15 degrés. Un peu nuageux les deux premiers jours et très beau les deux derniers.

Equipement

Le beau vélo toujours fidèle au poste est parfaitement adapté à ce type de trajet (NDLR : en pratique il est adapté à a peu près tous les trajets). https://aventuregps.wordpress.com/le-velo/. S’il avait des freins il serait parfait.

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Adepte du BUL (Bivouac Ultra-Lourd), j’ai toujours avec moi l’ordinateur, le dictionnaire et le matériel de fonderie (enclumes, four, .). Le confort avant tout. Un bon gros chargement pour aller bien lentement. Mais une fois arrivé, on peut sortir les rondins des sacoches et construire un chalet.

Monde

Il y avait quasiment personne sur ces quatre jours, sauf pendant les traversées de villes, souvent rapidement pliées. Routes désertes. Si 800 000 cyclotouristes se pressent sur ce trajet chaque année, 799 998 le font en juillet et en août. En ai croisé deux en quatre jours !

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Le contact avec la population locale était cordial. Encore et toujours le vélo de voyage est un excellent passeport diplomatique. Il y avait néanmoins un parfum de << Vin diou ya plus de saison >>. Les locaux m’attendaient pour l’été – celui qui n’est pas fin décembre.

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Ceux que j’ai le plus vus c’est les chasseurs. De plusieurs sortes suivant le gibier qu’ils convoitent. C’est en enlevant le casque des oreilles que l’on se rend compte que ça canarde de partout.

Il y a les chasseurs en solo qui traquent la poule d’eau et les groupes super discrets et organisés avec leurs fusils à lunettes. Eux sont venus pour les sangliers.

Il y avait également des pêcheurs. Aussi bourrés que les chasseurs mais moins dangereux.

Rimaille

La rimaille est l’espace qui sépare la montagne du glacier qui est à ses pieds. C’est en général une crevasse avec ou sans ponts de neige.  Les alpinistes ont toujours un peu peur de franchir cette rimaille, symbole de l’engagement. Dans un voyage à vélo il y a toujours – à moindre échelle – cette appréhension.

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Ici la rimaille c’est le gigantesque pont de Saint-Nazaire. Un pont suspendu de plusieurs kilomètres de long (et très haut aussi!) où passent les camions des chantiers navals et tout le reste du monde qui va travailler au continent. Un truc super pas agréable à franchir. Mais c’est passé. C’était le seul passage délicat.

Châteaux et orgies

Pas au programme.