(17-20 août 2024)

Alors que je revisionne ma vidéo de Strasbourg – Perpignan, je réalise que ma caméra a capté l’Esprit de ce fabuleux voyage.

J’ajouterai que, bien que j’aie cédé aux sirènes du gigantesque tunnel à vent que constitue la vallée du Rhône, j’ai cette fois-ci tracé mon propre itinéraire, résolument touristique. La sérénité du parcours valait bien, à mon goût, quelques kilomètres et quelques bosses en plus (et quelques heures de sommeil en moins).

Le vélo ne fait pas le pilote. Ma bicyclette, roulante et au confort impérial, m’a pourtant livré petites routes blanches, pistes et autres chemins sur un plateau d’argent.  

Comme prévu, je me suis pelé le jonc à Mouthe au cours d’une étape jurassienne glaciale, défavorablement venteuse et copieusement arrosée.

Mouthe, ou la petite Sibérie

La tramontane et le soleil ont ensuite pris le relai. 

Le SAR était omniprésent. Jocelyne HINZELIN et Marc JACQUEMONT m’ont réservé un accueil princier au départ. Ils m’ont mis sur les rails avec somme de sourires, encouragements et délicieuses victuailles. Gillou MEDER a ensuite pris le relai au milieu de la nuit pour m’accompagner jusqu’aux portes du Jura au petit matin. Le lendemain, Jean-Louis DUFOUR m’a fait redécouvrir le Bugey. Un peu plus loin, Jean-Michel VERMEIRE m’a cueilli au col de Bel-Air avec le must en diagonale : de d’eau pétillante. Du haut de notre perchoir, nous avons contemplé le panorama. Nous étions proches des terres de Vélocio notre maître. Merci à vous chers SARistes et à bientôt ! 

Au cours de cette diagonale, j’ai vu la montagne, j’ai vu les fleuves, j’ai vu la mer, j’ai vu le nord, j’ai vu le sud. Le vent m’a poussé. Le vent m’a tiré. Le vent m’a presque désarçonné aux alentours de Béziers. La pluie a atomisé mon carnet de route. Le soleil a rôti mes mollets.

Contre toute attente, j’ai réveillé le puissant instinct maternel des femmes croisées en route. La première, originaire de Strasbourg, tenait un food-truck dans le Haut-Jura. Lorsque qu’elle m’a vu arriver de nuit, tout faiblard, mouillé jusqu’à la corde et grelottant, elle m’a nourri et elle m’a blotti contre son four à flammekueche. La seconde, tenancière de l’Hôtel du Commerce de Pont-Saint-Esprit, prenant connaissance de mon périple, n’en finissait pas d’attentions pour ce cycliste (ma pomme) qui lui donnait l’impression d’en faire un peu trop.

A distance, en back-end, dans un autre style, notre cher délégué fédéral Pascal BACHELARD a été – comme d’habitude – aux petits soins pour ses ouailles (dont je faisais partie), assurant un précieux soutien logistique et moral.

J’ai soigneusement choisi les hébergements. Chacun comportait une marche bonus, cette petite marche supplémentaire située un peu après la fin de l’escalier et garantissant une vautrade le vélo à la main. C’est ainsi que je me suis cassé deux fois la goulette, deux jours de suite, au moment de repartir. Ma lampe frontale a rendu l’âme dès la première nuit. Elle m’a souvent manqué au cours de ce périple.

Ca fait deux diagonales cette année. DM est désormais dans le viseur. Ou DMD ? …