Le projet

Fermer la porte du garage et rouler en vélo jusqu’à la mer … un samedi ensoleillé de février. Cette fois je ne me suis pas embêté pour la navigation.

Quinze minutes avant le départ je demande à Garm1n de me donner le meilleur chemin pour rallier Paris à Dieppe à vélo. Il me répond : << Bon, ça sera 180 bornes >>.

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Merde mon chihuahua!

Départ la fleur au fusil à 9h du matin. J’ai jamais fait autant de bornes dans une journée. Aucune idée de comment vont réagir le matériel et le pilote. Un premier test en préparation de la balade que je vise : le Paris Londres en 24h.

Sortir de Paris

La sortie de la capitale par la banlieue nord est comme je l’avais prévu : pas très sexy. Routes défoncées, aucune piste cyclable (de plus de 50 mètres), départementales surchargées de conducteurs agressifs et peu habitués à voir des vélos. Il faudra 30 bornes pour quitter ce bourbier. Ca commencera à se calmer à Cergy-Pontoise où on commence à voir un semblant de nature.

Ne soyez pas vexins

Et le panneau attendu : vous entrez dans le parc du Vexin. J’aime cette belle région avec ses charmantes routes de campagne. Au fil des kilomètres il y a de moins en moins de monde. Nous nous retrouvons à deux groupes : les cyclistes et les chasseurs. Devinez lesquels sont les plus bourrés ?

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La route machine

La beauté des paysages me motive et me fait avancer à bon train. L’appréhension pendant cette période de chasse où ça canarde de partout me fait aussi avancer à bon train (élan modéré par le risque de voir débouler un sanglier traqué en pleine descente). Parce que le Vexin – l’air de rien – ça vallonne un peu. Au point que je me suis dit qu’avec 180 bornes comme ça je risque d’être un peu entamé ce soir. Le vélo avale les montées comme un vorace, avec de la relance (un terme que j’avais oublié avec mon vélo d’expédition).. C’est bien de rouler plus léger. La machine est confortable et très rassurante pleine balle dans les descentes. C’est un rail assorti d’un freinage du style ‘avec un ongle tu stoppes tout’. Peu à peu la région s’aplatit, change de style.

Le pays de Bray

Nous arrivons dans une belle région qui va m’emmener jusqu’à la destination finale : Le pays de Bray Le trajet Beauvais > Dieppe – dans le cadre de la véloroute Paris > Londres – emprunte cette région mais en faisant plein de détours pour essayer de raccorder les segments faits pour une pratique tranquille du vélo.

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Poste de pilotage

J’ai tracé tout droit cette fois-ci. Le vent était quasi nul mais je l’avais quand même dans la tête pare que j’avançais vite. J’aime bien cette région avec ses Collines verdoyantes.

La piste cyclable jusqu’à Dieppe

A 50 bornes de la fin on enquille sur une ancienne (ou un projet de) voie de chemin de fer qui trace tout droit jusqu’à Dieppe. Il faut un peu slalomer entre les poussettes et autres trottinettes mais il fait beau, tout le monde est content, j’ai de bonnes jambes, le vélo se comporte à merveille, les paysages sont somptueux et … dans deux heures je suis au bord de la mer!

L’arrivée

C’était au choix à l’arrivée : ou prendre le train direct ou me poser à l’hôtel. Trop fatigué (et peu enclin) à revenir de suite à Paris je passe au supermarché, me pose un peu et cherche un hôtel. Ils sont tous bookés dans le centre-ville à cause du beau temps. Je me rabats vers la zone commerciale où j’obtiens un tarif à la hauteur du nombre de voitures qui passent sous ma fenêtre sur une route nationale bondée. Ils avaient dit que c’était à 1,5 kilomètres de Dieppe. C’est vrai. Mais Dieppe s’étend loin sur plusieurs vallées encaissées. Il faut remonter 110 mètres de dénivelé sur une route nationale un peu dangereuse. L’adresse est peu précise : route de Rouen. En haut de la montagne je plonge dans la vallée suivante, empruntant une longue descente un peu flippante sans éclairage dans un décor de périph en plein nature. Arrivé en bas pas de trace d’hôtel. Je les appelle : << Ah mais oui mon bon monsieur c’est en haut de la montagne! >>. Je remonte. Dodo.

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Ca farte ?

A part le début et la fin c’était un beau voyage.

Les réglages

Bon test. Le bord de mer est quelque chose d’exceptionnel pour quelqu’un venant des terres (la Bourgogne). Le vélo a bien tenu. Le pilote est en bonne forme quoique très reposé. Pédaler 8 heures de suite j’ai déjà fait, mais jamais aussi rapidement. Roadmachine : le nom du vélo n’est pas usurpé. Il est fait pour avaler du bitume. C’est sa vocation. Pour faire 200 bornes c’est 8 heures. Pour en faire 400 compter 16. Il faut un confort impérial et revoir quelques trucs pour rendre le trip faisable dans de bonnes conditions.

L’éclairage

Il manquait déjà le phare à l’avant. Je savais que le vélo n’était pas encore prêt. Il faut attendre un peu pour le recevoir et l’installer. Avec ça j’aurais moins flippé en arrivant avec le jour tombant, à risquer de faire une sortie de route ou de se prendre une bagnole pleine face. Avec ça j’aurais aussi pu partir plus tôt de Paris, de nuit, et aussi éviter les flots de voitures (les c dorment la nuit).

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Pour orienter les bateaux

Et avec un éclairage dynamo encore mieux.

Le saindoux

Après 130 bornes la chaîne (pourtant neuve) s’est mise à couiner et les vitesses se sont – un peu – mises à sauter. Étonnant !? Un petit tube de graisse au fond de la sacoche aurait fait le plus grand bien.

Aerobars

Pour la longue distance les prolongateurs sont de rigueur pour avoir une autre (énième) position sur le vélo. Ca participe au confort. Et en plus on est un peu allongés sur le vélo et ça donne – un peu – moins de résistance au vent. Troisième avantage : en étant un peu allongé on ménage un peu son postérieur.

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The beast within

Sur 180 bornes j’ai du les utiliser sur un kilomètre. C’est casse-gueule. Ils sont trop rapprochés vu la largeur des épaules. Ils sont tellement bas que je suis totalement couché sur le vélo et le bord du casque me permet de voir que les deux prochains mètres de route. Bref il y a un truc à fait. Les rehausser please.

Les vêtements

Ils étaient pas mal pour ce format de balade. Je pense que pour plus de distance il faut un cuissard un peu plus sérieux. Et également un maillot un peu plus visible (et moins moche :)). Aussi j’aurais été un peu plus rassuré le soir en prenant un gilet réfléchissant … ce qui d’ailleurs est obligatoire je crois en France et quelques pays européens.

Le PB

C’est tout bête mais ça m’a sérieusement ralenti (et assoiffé) de ne pas avoir de porte-bidons. Étapes à chaque fois que j’avais soif : arrêt (1), casse-tête pour ouvrir les sacoches (2), glougou (3), casse-tête pour fermer les sacoches (4), départ (5). Sachant que l’on doit boire environ toutes les 15 minutes (par petites gorgées) on passerait pas loin de la demi-journée à boire si on suivait le conseil. Et un ingénieur très inspiré a créé le porte-bidons. Ca serait bien d’en mettre un (ou deux!). Pour ce trajet j’ai bu trois fois. Pas assez.

Nünêts

Très bien mais faites pour la course à pieds ces lunettes. En haut du verre il y a des trous de ventilation.

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Nünêts

En position aérodynamique on voit au travers des trous! Avec un soleil rasant et quelques haies c’est un véritable stroboscope à travers de bordel. Il faut des lunettes adaptées au vélo.

Le pilote

En fait tous les réglages à faire qu’on a vus avant sont ‘peanuts’ par rapport à celui qui va suivre : le bonhomme. Il est trop lourd et pas assez entraîné. On monte une côte plus facilement que ça d’habitude. La piscine c’est bien mais c’est pas assez .

What’s next ?

Suis en train de revenir à Paris par le train. En train parce que je ne peux pas me permettre de revenir à vélo pour débuter la semaine avec 2 de tension.

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Ca serre ?

1 jour c’est quand même court. Normalement c’est minimum 5 jours. Alors revenir à Paris aussi vite, bof. Mais le tout est positif. Un superbe week-end. Le Paris > Londres en 24h est à portée de roues.