Présentations

La première fois que je l’ai rencontrée elle avait déjà une liaison avec un vélo de la Transcontinental Race (en fait bon nombre de machines de cette épopée en sont équipées).

Nos regards se sont croisés et mon cœur s’est emballé. Je découvrirai plus tard qu’il y a également un cœur qui bat dans cette lampe.

Nous allons ici tenter de la décrire. Ca ne sera peut-être pas très objectif parce que cet objet exerce sur ses propriétaires (ou futurs) une sorte d’emprise.

La Sinewave Beacon a une aura.

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Tu m’as jamais vue ?

Le look

100 grammes d’élégance rustique.

Il y a que des passionnés pour fabriquer un tel bijou. Partout où l’œil se pose on voit la patte de l’artisan en quête du travail bien fait.

Ca respire la solidité (peut-être parce que c’est le cas ;-)). C’est brut de fonderie et c’est très simple.

Bon c’est bien sympa toutes ces histoires mais on parle quand même que d’une lampe. Un truc qui se branche sur un vélo et qui éclaire. Et bien là encore c’est pas classique. Le faisceau est de toute beauté. Du jamais vu. La grande classe. En pleine nuit dans la forêt la Sinewave sublime le paysage. Et réciproquement les gens (ou biches, lièvres, et autres sangliers) ne restent pas indifférents aux ondes qui sortent de cette lampe. Elle irradie. On parlait de bons lumens. On peut maintenant parler de beaux lumens!

L’autonomie

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Clin d’œils

En général quand on parle d’autonomie pour une lampe on se demande s’il faut changer souvent les piles.

Ici c’est un peu différent. Sur la TCR on explique à des gars qu’ils vont devoir traverser l’Europe à vélo, en moins de 10 jours et sans assistance. 4200 bornes à mouliner, en prise avec les éléments (dont la nuit). Cette lampe se branche sur une dynamo. C’est à la force des jambes que l’on éclaire. Ca c’est réglé. Maintenant on peut rouler la nuit. Au revoir les stocks de piles à balle-deux. Un premier tour de manivelle vers l’autonomie. Bon, le concept n’est pas spécifique à la Sinewave Beacon : les autres savent faire aussi.

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Le postérieur

Le plus est l’intégration d’un port USB au postérieur de la lampe qui permet de recharger un GPS, un téléphone, un séchoir à cheveux … ou un powerbank. Là encore les autres savent faire mais aucun n’a envisagé d’intégrer cette fonctionnalité directement sur la lampe (ils gèrent ça avec une forêt de câbles).

Le super-plus c’est l’ajout d’un orifice jaunâtre et brillant qui permet de brancher un powerbank. Dans ce sens le powerbank alimente la lampe (il prend le relais sur la dynamo). Les concepteurs ont imaginé qu’un vélocipède – des fois – ça s’arrête pour dormir, et qu’il peut avoir besoin d’éclairage pour monter le bivouac. Dans ce mode le petit sélecteur (délicieusement vintage) que l’on voit sur la photo ci-dessus sert à choisir l’intensité de l’éclairage. On utilise le mode le plus puissant pour éclairer le fond de vallée dans l’espoir de trouver un point d’eau (ou une pizzeria). Le mode intermédiaire sert pour monter le camp. Le troisième mode fait office de lampe de chevet (ce dernier mode est ami avec le powerbank).

Bomb-proof

Un conseil de voyageur à vélo en Islande : ça ne sert à rien de prendre des vêtements étanches. La pluie aura de toute façon le dernier mot. Il vaut mieux prendre de vêtements qui sèchent vite. C’est le pari qu’ont fait les concepteurs de la Beacon.

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La simplicité

Ici pas de capuchons en caoutchouc à balle-trois. Tout est à l’air libre. Mais les composants ne rouillent pas, acceptent l’eau sans broncher puis la régurgitent (avec un rot).

La démesure

Cette lampe me fait un peu penser à la batterie d’Iron Man. C’est un concentré de puissance à l’état brut. C’est elle qui est à même d’établir le meilleur dialogue avec la fée électricité.

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Un proche parent de la Beacon

Elle éclaire fort, très fort. Peut-être même un peu trop. Dès 5 km/h elle commence à envoyer. Après c’est crescendo. Donc sur du plat à 25 km/h on voit comme en plein jour – pas uniquement la route mais aussi tout ce qui est autour. Elle n’en finit pas d’irradier. Et comme ça ne se stabilise pas (elle en veut toujours plus) on est tentés de pédaler toujours plus vite. C’est à cet instant que de lampe elle devient coach.

En roulant seul je ne me rendais pas compte de l’influence de cette lampe. Pendant les BRM de nuit je me demandais pourquoi tout le mode freinait dans les descentes, alors que ma lampe me demandait d’accélérer pour mieux y voir (y compris dans les virages!).

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Clin d’œils

Oui on peut parler de démesure.

Les modes

La Beacon propose trois modes quand la dynamo est utilisée :

  • Sélecteur vers le haut (1) : priorité à l’éclairage, charge USB non prioritaire
  • Sélecteur au milieu (2) : charge USB
  • Sélecteur vers le bas (3) : priorité à la charge USB, éclairage non prioritaire

En pratique :

  • J’utilise le premier mode la nuit, sans appareil branché sur le port USB. En effet l’appareil en charge consomme quand même un peu et fait clignoter la lampe jusqu’à 25 km/h. C’est à fortement déconseiller aux plus épileptiques.
  • De jour sur route dégagée j’utilise le mode du milieu pour recharger le powerbank à pleine puissance si besoin, sinon je laisse le mode du milieu sans rien brancher dessus
  • De jour sur route étroite et fréquentée j’utilise le mode du bas qui permet de charger le powerbank tout en tenant en respect les automobilistes qui arrivent en face

Tests de résistance

On a parlé de démesure dans cet article. Toute cette puissance ne vient peut-être pas que de la qualité des lentilles. Et il y a trois diodes à alimenter. Et il y a cette impression que cette lampe est vorace en énergie …

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Beacon without eggs

Même si la résistance de la dynamo reste dans tous les cas totalement imperceptible (sans commune mesure avec son poids d’âne mort), un petit test de résistance n’est pas inutile en fonction du mode activé

J’ai donc préparé un petit tableau de mesures. 1, 2 & 3 désignent les modes décrits plus haut que l’on actionne au sélecteur. Charge USB Oui/non dit si un appareil USB est branché ou pas. Le résultat (17, 15, […]) est le nombre de secondes que la roue du vélo tourne lorsque lancée à la main pleine balle.

Mode\Charge USB Oui Non
1 17 secondes 15 secondes
2 27 secondes 40 secondes
3 19 secondes 21 secondes

On note que le deuxième mode consomme quasiment rien quand rien n’est branché sur le port USB. On note également que ce circuit est dynamique (ce que je ne savais pas jusqu’à hier). La dynamo va opposer plus ou moins de résistance en fonction des sollicitations (elle s’adapte).

Verdict

On n’est pas loin du ‘wow-factor’.

Un dernier détail : une fois le vélo remisé après une sortie une des trois diodes reste (un peu) allumée pendant … deux jours. C’est pas vrai cette lampe est vivante!

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